Son régiment ayant été mis "au repos" pour une durée de trois semaines, le Colonel Néau décida de rendre une petite visite de courtoisie à son ami et compatriote le Général Azur de St Cyr.
Le réveil des troupes Françaises lui assurerait des routes sures et on ne lui avait pas encore confisqué son cheval.
Entrant dans la bicoque réquisitionnée pour l'état major Français, le Colonel avise une ordonnance qui l'amène à la pièce de repos du Général.
- Salutations Général !! Et bien, c'est vie de château ici ! Nous, sur les rives du Pô, nos tentes gadouillent...
- Et alors Colonel ! Quel bon vent t'amène ? Tu viens participer à la curée ? Les Anglais sont en pleine déconfiture !!!
- Non Général, je vous apporte plutôt des nouvelles de chez nous. De tristes préoccupantes.
- Ah ! Allez, prends un siège et raconte.
- A Vannes principalement, mais aussi surement dans nombre de village dont l'histoire taira les noms, la conscription se passe mal. Le système est injuste et on se bat avec, ou plutôt contre, les milices locales en charge d'escorter les tirés au sort. La Grande Armée ratisse large, de 20 à 60 ans.
Les préfets et sous-préfets chargés des listes risquent de terminer leur carrière sur une pique !
- Il faut les comprendre, que leur apporte l'Empire ? Des curés de pacotilles contre notre sang.
Ah elle a bonne mine cette grande armée, où l'on nomme général des hommes qui ont été vaincu, mais où on demande plus de 2000 francs à un paysan seul soutiens de sa famille pour se faire remplacer.
- Justement, les hommes sont plus enclins à suivre un des leurs qu'un "Parisien". Faisons le tour des dépôts, enrôlons nos Bretons et Gallo, sous la bannière Française, mais commandés par des hommes du pays !!
Envoyez moi au Pays leur parler.
Regroupons les conscrits !