Poméranie

Trois officiers russes profitaient d’une belle fin journée d’automne dans le sud de l’Espagne.
Jivago, médecin de son état, le major Korolev, et le général Domiev, attablés, dans le jardin d’un ancien palais andalou savouraient ce moment de quiétude loin des fracas de la guerre.
Ce petit instant de bonheur n’aurait été slave si le vin de Xérès ne c’était invité lui aussi.

« Messieurs profitez de ces derniers instant de chaleur et de soleil, car demain l’hivers arrive». Dit le général avec un grand sourire

Korolev ré-emplit son verre, la mine déçu il répondit.
« Nous partons pour Westeros, nous n’avions pas assez des français, voilà que tu nous mènes dans la gueule des dragons, des marcheurs blancs… J’espère au moins que tu as choisi Meereen, et je pourrai épouser Daenerys … »

« Toi, tu es amoureux ! Fredonna le médecin en saisissant une guitare.
« Temps, il faut du temps, Pour reconquérir ton amour encore, Je serai là, je serai là… »

« Jivago, si tu continues, je te fais avaler des scorpions » lui répondit Domiev.

La petite troupe éclata de rire, le vin espagnol avait eu raison du pauvre major, entre sommeil et divagation, le vin de Xérès l’avait emmené dans des pays fantastiques.

Jivago chantonna en continuant à gratter son instrument :

« Je longe la Moskova, En direction du parc Gorky, Tout en écoutant le vent du changement… »

A ces mots, Korolev émergea de ces contrées lointaines :

« - quel changement ? Le changement ce n’est pas maintenant. Par la moustache de plekszy-gladz tu as décidé de nous refaire traverser l’Europe, une fois de plus, alors apprends à tes hommes une autre chanson, par exemple : je marche seul »

Le général Domiev l’interrompit :

« Ne vous inquiétez pas nous ne ferons pas le voyage à pied, j’ai affrété des bateaux, nous partirons de Cadix pour Greifswald. Nous serons enfin près de chez nous. Demain, on lève le camp nous partons en Poméranie.»

Le major, fronça les sourcils, l’œil hagard, il répliqua.

« Qu’allons-nous faire aux Indes, qu’ils se débrouillent si le maharaja a perdu sa femme. Moi je ne marche pas, je ne la cherche pas. Je m’insurge mon général. Sers-moi un autre verre s’il te pl…»

avant de sombrer dans un profond sommeil sur la table.

Jivago se retourna vers le général:

« Comment as-tu fais pour convaincre le haut commandement d’une telle dépense ? »

« L’or des moines, le trésor que nous avions chapardé en Forêt Noire»

 Lui répondit Domiev.

« Et toi, doc, qu’as-tu fais de ta part ? »

demanda le général.

Jivago reposa sa guitare, se resservit un verre et lui dit :

« Il y a eu, les chevaux, les femmes et le reste, je l’ai gaspillé, enfin je crois. »