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 London Rifle Regiment

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MessageSujet: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 2:11

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- LONDON RIFLE REGIMENT -
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Il est un régiment que l'historiographie officielle de l'armée anglaise aime a oublier: Le London Rifle Regiment. Cas a part dans l'armée, il est constitué et commandé par des hommes venus du peuple, ayant gagnés leur galons au mérite ou au feu. Le sentiment anti-aristocrate y est perceptible, la pauvreté a forgé le caractère de ces hommes dans la dureté. Organisée autour du principe d'"Egalité devant la mort et devant Dieu", le régiment est un creuset dans lequel les hommes oubliés par la Fortune peuvent devenir maitres de leurs destins.

Les origines du London Rifle Regiment remontent aux XIIIe et XIVe siècles, lorsque les royaumes de France et d'Angleterre se livraient une guerre incessante. La pauvreté et la misère jetaient des centaines de personnes sur les chemins en quête de travail et de subsistance, la majorité de ces petites gens allaient chercher l'espoir dans la plus grande ville du pays: Londres. Cette ville était devenue le repaire de toute une humanité désoeuvrée, sans savoir, sans destin. La guerre dévorait beaucoup trop d'hommes, le gouverneur de Londres décida d'offrir aux pauvres la chance de faire fortune en portant les armes. Il constitua ainsi une petite troupe de volontaires, peu instruits, sales et indisciplinés. Par force de travail, la "pauvre troupe" devin une force militaire cohérente. Le gouverneur pensait déjà l'envoyer a l'Earl of Suffolk, qui bataillait alors en Anjou. Lorsqu'il eu connaissance de l'initiative du gouverneur de Londres, le roi d'Angleterre fut tout a fait embarrassé: Ses barons voulaient garder la main mise sur la chôse militaire, l'idée qu'un civil put etre le chef d'une bannière en guerre ne faisait pas l'unanimité. L'Eglise aussi voyait d'un mauvais oeil cette troupe de mécréants, de voleurs, de pauvres qui veulent s'élever plus haut qu'il ne leur est permis. Finalement, devant la situation catastrophique des forces anglaises, le Roi accepte, sans faire de bruit, l'utilisation effective de la "troupe de Londres".

Au cours des siècles suivants, les gouverneurs de Londres ont toujours continué d'entretenir discrètement cette petite compagnie, en recrutant tout les hommes sans emploi, leur promettant d'être nourris, logés, habillés. La noblesse se sentant toujours supérieure a ces "mercenaires", et l'Eglise n'approuvant pas les raisons d'être d'une telle compagnie (ne disait-on pas que les soldats y étaient recrutés dans la sinistre Tour de Londres" ?), s'acharnèrent a faire renoncer les gouverneurs de Londres. Au début du XVIIe siècle, plus ou moins dissoute, la "Compagnie du peuple de Londres" n'avait plus d'existence légale, ni réelle. Seuls subsistaient quelques casernement, occupés par quelques vieux vétérans.

Alors que l'Europe sombre a nouveau dans la guerre et que la France révolutionnaire constitue une menace mortelle pour l'Angleterre, le Roi George décide l'intervention militaire. Tous les régiments traditionnels de l'armée anglaise sont sollicités. La guerre étant couteuse en vies humaines, le Roi reconnait officiellement l'existence de la "Compagnie de Londres". Elevée au rang de Regiment, elle demeure constituée par les indigents de la capitale. Faisant preuve d'une belle tenue au combat, le "London Rifle Regiment" est toujours envoyé au feu, les généraux issus de la noblesse n'hésitent jamais a l'envoyer au plus dur des batailles. Les rudes "Riflemen" savent alors comment faire mentir les Lords: en ne succombant jamais !


Dernière édition par Alexander Townsend le Sam 14 Fév 2009 - 14:23, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 2:13

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- LONDON RIFLE REGIMENT -
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London Rifle Regiment Epaulettes-colonel-8e878f
- Colonel Alexander Townsend -

London Rifle Regiment 444-aaf6ba

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- 1st London Rifle Bataillon -

London Rifle Regiment Epaulettes-major-8e8878
- Major Benson -

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- 2nd London Rifle Bataillon -

London Rifle Regiment Epaulettes-major-8e8878
- Major Lewis -

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- Shepherd's Bush Rifle -

London Rifle Regiment Epaulettes-major-8e8878
- Major Entwhistle -

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- London Sharpshooters -

London Rifle Regiment Epaulettes-major-8e8878
- Major Daltrey -

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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 2:32

- Une promotion inattendue -

Le major Townsend, commandant le 2nd London Rifle Bataillon, entra dans le bureau du général Cornwallis. Au garde a vous devant le bureau, il attendait la première salve du bouillant général.


- Major Townsend ! Ce qu'il s'est passé la semaine passée est inacceptable ! rugit Cornwallis, Nous avons suffisamment de problèmes a montrer notre bonne tenue aux lèches bottes en perruque pour que nous puissions nous passer de vos fantaisies ! Vous connaissez le règlement mieux que moi ! Les duels sont INTERDITS au sein du régiment !

Le général tournait en rond derrière son bureau en agitant les bras, pour prononcer cette dernière phrase il avait fixé Townsend et avait appuyé ses mots en tapant du point. Townsend restait figé, totalement impassible, fixant le fanion accroché au mur devant lui.

- En tant que chef du 2nd Bataillon, il était de votre ressort d'empécher que ce duel ai lieu ! Au lieu de ça vous plaidez l'ignorance du fait ! Depuis quand un major du London Rifle Regiment peut-il se permettre d'etre ignorant ?

Le ton employé par Cornwallis commençait a inquiéter Townsend. Il est vrai qu'en tant que chef il devait etre au courant des préparatifs du duel, mais pouvait-il expliquer sont ignorance par la vérité ? Townsend jouait aux cartes pendant que les deux idiots se tiraient dessus a 15 pas de distance... Evidement, avouer qu'il jouait aux cartes le renverrait a la seconde en Angleterre, avec un séjour par le cachot...

- Mon général, j'étais très occupé a réorganiser le bataillon, le Colonel Longwood a laissé beaucoup de choses au hasard, je ne pouvait m'occuper du bataillon et des deux duelistes
. répondit Townsend.

Il n'était pas fier de sa réponse, rejeter la faute sur l'incompétence d'un tiers n'est pas dans sa nature, mais parfois il faut savoir ranger son amour-propre et penser a son interet...

- Ah ! ce stupide Longwood ! Murmura Cornwallis

Le général s'était calmé, il s'était assis sur la chaise et cherchait des papiers dans les tiroirs. Townsend était toujours droit comme un i, immobile comme un Horse Guard a l'entrée de la chambre royale...

- A cause des erreurs grossières de Longwood, le régiment s'est dispersé, deux compagnies se sont perdues, de l'alcool a circulé... Les Lords en perruque vont encore nous tomber dessus ! Vous savez bien que pour exister le régiment doit etre EXEMPLAIRE ! j'ai évidement renvoyé Longwood a Londres, il sera plus efficace a la gestion des vivres au magasin de la caserne...

Cornwallis avait enfin trouvé le papier qu'il cherchait, il le relu rapidement et le tendit a Townsend.

- Vous serrez a partir d'aujourd'hui le nouveau chef du régiment, reprit-il voici votre nomination au grade de colonel, ceci est l'état des troupes, et voici la liste des approvisionnements. Vous choisirez vous même votre aide de camps. Pour l'intendance, l'officier de Longwood vous serra utile. Je tiens a vous préciser que votre nomination est tout a fait exceptionnelle: vous n'avez pas l'ancienneté requise, et après votre attitude par rapport au duel, vous avez perdu quelques points. J'aurais nommé le major Benson a votre place mais une note du gouverneur de Londres, m'oblige a vous nommer prioritairement a tout poste supérieur au votre qui serrait vacant. Vous conviendrez que je réprouve complètement ces méthodes d'avancement. pour cela je vous aurais a l'oeil. Si vous arrivez a tenir le régiment, vous pourrez gagner ma confiance, mais pour l'instant vous n'êtes qu'un chanceux
insolent pour moi !


Townsend ne savait que dire, de la même bouche, dans la même tirade, il était a la fois promu et réprimandé.

-Mon général, dit Townsend sans s'en rendre compte, je ferais du London Rifle Regiment le plus efficace régiment de tout le British 1st Corps, même si je doit pour cela mourir au combat !

A l'écoute de ces paroles, le vieux général Cornwallis marqua un temps d'arret. Il lança un regard dur a Townsend et lui dit:

-Gardez vos belles paroles pour le moral de vos hommes ! Qu'est-ce que vous faites encore ici ? Vous n'avez pas un régiment a commander ?

Townsend exécute alors un superbe demi-tour droite et sorti du bureau. L'officier de liaison l'attendait:
-Alors major Townsend, le "vieux" a encore rugit ?

-Et il rugira encore longtemps !
répondit Townsend, Cela faisait bien 5 années que je n'avais pas reçu pareille engueulade venant d'un général !

-Oui major ! je l'ai entendu de dehors, vous n'avez pas eu trop de problèmes ?

-Oh que si ! je viens d'en trouver un, de problème... Le "vieux" a rugit pour me faire Colonel et me confier le régiment !

-Vous confier le régiment ? Quelle bonne nouvelle pour vous maj... Colonel !! Ce n'est que justice vous etres l'officier le plus populaire chez les London Rifle.

-En tout cas, ce n'est pas l'avis de Cornwal'...

-Bah, ne vous en faites pas, lorsque les premiers combats serront passés, il ne pourra contester votre valeur !

-Si vous le dites mon cher... Ce qui m'embète le plus, c'est qu'avec un grade de colonel, je vais avoir moins de temps pour jouer aux cartes...


Dernière édition par Alexander Townsend le Sam 14 Fév 2009 - 14:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 2:38

- En attendant l'assaut -

Le ciel était clément en cette matinée d'hiver, le froid était vif mais supportable. Sur un petit talus, entouré de son état major, le colonel Townsend observait le terrain a la longue vue: au loin il voyait les rangs de la Grande Armée, les drapeaux claquants, les baïonnettes scintillantes aux rayons du soleil. Entre l'ennemi et le London Rifle Regiment coulait paisiblement le Rhein.


-Colonel Townsend, le régiment est en ordre, nous attendons vos directives, lui dit son aide de camp.

Devant lui, les 2020 hommes du régiment étaient rangé dans un ordre parfait. A droite le Major Benson et son 1st Bataillon, a gauche le major Lewis avec le 2nd bataillon et au centre les voltigeurs du major Entwhistle.

London Rifle Regiment Lrr-982ba7


-Les hommes sont gonflés a bloc mon colonel, ils leurs tarde d'en découdre. poursuivait l'aide de camp.

Le colonel Townsend attendait le signal du départ. Avec les colonels MacKenzie et Kurzlag, et avec le renfort de troupes russes, il devait franchir la rivière et assaillir les franco-polonais de flanc. Cette manoeuvre risquée était capitale, la sauvegarde de Mainz en dépendait. Les chevaux autour de lui piaffaient d'impatience, son propre cheval commençait a taper du sabot.

-Patience messieurs, patience ! dit Townsend en ayant l'air de s'adresser a tout le régiment.

Une estafette arriva au galop, se faufilla entre les lignes et parvint jusqu'au colonel.

-Missive urgente du colonel MacKenzie au colonel Townsend, dit-il dans un souffle en donnant le pli.

Sans perdre une seconde il fit demi tour et disparu aussi vite qu'il était arrivé. Townsend sentait les disaines de paires yeux rivées sur lui, disséquant chacun de ses mouvements. Il prit alors son temps, faisant semblant d'observer quelque chose au loin, rien que pour faire languir les curieux.Doucement il ouvrir la missive et la lu, la relu, et la donna a l'aide de camp.

-Le major Penn est prêt a construire le pont en XX a XX heures. Que les bataillons soient prêts a s'ébranler dès qu'il est achevé. 1st bataillon en tête, les voltigeurs a sa suite. annonça Townsend.

-Bien colonel dit l'aide de camp en lançant son cheval vers la ligne de soldats.

-Messieurs, dit Townsend aux officiers autour de lui, l'attaque que nous nous apprêtons a lancer est difficile. Le salut de Mainz en dépend. Mais je sais que nos braves londoniens ne reculerons devant aucune difficultés pour mener a bien la mission qui nous est échue. Nous faisons partie de l'élite, le Roi, l'Angleterre nous observent ! Faisons honneur a notre Nation, nous n'avons aucune crainte de la mort ! Nous franchirons ce fleuve et malheur a la Grande Armée !

Un officier d'ordonnance aux coté de Townsend poussa un hourra.


-Pour le Roi Georges ! Pour l'Angleterre ! Hourra !!

Tandis que les hommes de l'état major poussaient les 3 hourras traditionnels, les rangs du régiment frémirent, les têtes se tournaient vers le talus où le colonel Townsend et son état major était perché. N'ayant pas entendu les paroles du colonel mais les devinant, les 2020 gorges poussèrent alors a leur tour les 3 hourras.

Esquissant un sourire furtif, Townsend regardait ses troupes se replacer dans un ordre parfait.

-Quels braves hommes dit-il a lui même, dommage que certain d'entre eux doivent mourir demain...
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 14:35

- Une mauvaise surprise -

Tout se déroulait comme prévu, a l'heure sonnée les sapeurs et leurs chariots arrivèrent en bordure du Rhein. Ils commencèrent a décharger les madriers, déjà un groupe était dans l'eau a enfoncer les piles dans le fond de la rivière. Par chance le courant n'était pas trop fort en cette saison. Toutes les troupes coalisées massée derrière la rivière observaient les efforts des sapeurs. Le moindre geste imprécis serait immédiatement vu, le major Penn jouait sa réputation sur ce pont !

Le colonel Townsend n'avait pas bougé depuis plusieurs heures, il a juste avalé en vitesse un morceau de pain accompagné de pâté et arrosé de vin, sans descendre de cheval. Il continuait d'observer l'autre rive, comptait les régiments ennemis, et déjà s'impliquait mentalement dans la bataille.

A coté de lui lieutnant Stutton restait les yeux rivés sur les sapeurs en plein travail, et tenait l'êtat-major au courant de l'évolution des travaux:


- Ils ont posé le tablier, Monsieur, plus que quelques planches a fixer et il sera fini. Siffla Stutton de sa voix haute perchée comme celle d'un petit oiseau.

Les officiers de l'êtat-major dirigèrent leur longue vue sur le pont en finition et illuminaient leurs visages d'un sourire satisfait. Une dizaine de sapeurs terminait le pont tandis que le reste rassemblait l'outillage et ramenait les chariots.

Townsend lui, dirigeait plutôt sa longue vue vers le régiment cosaque a sa droite pour être sur que les mouvements seraient bien réglés.

Alors que tout semblait normal et tranquille, un événement bruyant vint troubler la bonne marche du plan. Dans un grondement sourd mais puissant, les français venaient de réduire a néan les efforts coalisés. Arraché a ses réflexions, Townsend voyait de pire spectacle qu'il aurait pu imaginer a ce moment là:

Une batterie d'artillerie française restée dissimulée venait d'ouvrir le feu. A l'emplacement du chantier, une colonne de fumée s'élevait, des débris de bois retombaient lentement sur le sol. Complètement pulvérisé, le pont n'était plus que planches cassées entrainées mollement par le courant. Des sapeurs se noyaient, d'autres se tordaient de douleur sur la berge. Le major Penn était désemparé, courant d'un blessé a l'autre, hurlant des ordres pour qu'on les ramasse.

Il y a encore quelques minutes tout n'était que calme et implacable volonté de battre l'ennemi, maintenant tout n'est plus que désolation et incertitude: Que faire alors ?


- Ou est-elle ? Sale garce, je vais te trouver !! Artillerie de malheur !! Rugissait un officier en cherchant la batterie a l'horizon.

Autour du colonel Townsend, l'agitation gagnait tous les esprits. Il fallait trouver une solution de rechange, une chose êtait sure: le Rhein ne serait pas franchit ici et aujourd'hui !!
La batterie d'artillerie française tira encore quelques boulets pour parachever son oeuvre, sous les quolibets de tout le régiment, puis se tut brusquement.

Il fallait que Townsend ai les directives du colonel MacKenzie, lui seul savait que faire dans ce cas, après tout c'était son plan donc il devait bien avoir le plan de secours. Alors qu'il s'apprêter a talonner son destrier, Townsend vit arriver un cavalier russe qui se présenta a lui:


- Moi suis Major Roumistrov, c'est Colonel Pokotylo que envoie moi venir parler vous. Lui me dire que problème pont, quoi vous faire pour maintenant ? dit-il d'une voix caverneuse venue du font des âges.

Ce russe qui avait surement reçu une formation en anglais il y a bien longtemps, parlait lentement et visiblement avec difficulté. Il fallait de longues secondes, des gestes incertains et des répétitions pour arriver a comprendre quelques mots, et pour comprendre une phrase entière c'était une autre affaire !
Perdant patience, Townsend appela Stutton, le planta devant le cosaque et lui dit en s'éloignant:

-Lieutnant Stutton, tâchez de savoir ce qu'il veut.


Townsend était contrarié, il ne savait pas ou était MacKenzie, et voyait déjà des rangs russes perdre leur cohésion, il appela son aide de camp:

-Major Hutt, je vais voir le colonel Kurzlag pour savoir quel est son avis sur la situation, envoyez un message au général russe Boris Krasnov pour lui dire que mon régiment n'est plus a disposition pour l'opération prévue.

Lorsqu'il arriva au galop devant le colonel Kurzlag, Townsend comprit que son collègue avait déja prit sa décision:

- Je retourne a Mainz, nous n'avons plus rien a faire ici ! lui dit Kurzlag, Je viens d'en recevoir l'ordre du colonel MacKenzie.

- D'accord lui répondit Townsend, nous prenons la direction du nord, mon régiment suivra le tiens jusqu'a Mainz, et après, nous verrons bien...

- Quel foutu merdier ! Si je tenais ces maudits artilleurs !! lâcha Kurzlag en colère.

- Oui, ils connaissent bien leur boulot, nous n'avons même pas réussi a repérer la batterie. Avoua Townsend sans dissimuler un sentiment d'impuissance.

De retour a son regiment, le colonel Townsend, donna ses ordres de marches, direction Mainz. Autour de lui, dans la plaine, les régiments russes d'infanterie et la cavalerie cosaque étaient restées l'arme au pied, seuls les régiments anglais s'ébranlaient. Quand le régiment The Wicked eu terminé son déploiement en colonne par 4 sur la route, Townsend fit signe du bicorne pour que le London Rifle Regiment s'y range a son tour. Après quelques ordres gueulés par les adjudants, les soldats anglais reprirent leur marche, en râlant certes, mais en gardant confiance en l'avenir, si ce n'est pas ici et aujourd'hui que la Gloire ouvre ses bras, et bien, ce sera demain et ailleurs.
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 14:55

- Soirée d'angoisse -

Cela faisait deux heures de la nuit était arrivée, recouvrant le paysage d'un voile de ténèbres. Le vent glacial était tombé, au plus grand bonheur de tous les hommes qui restaient dehors. Cet hiver n'était pas particulièrement rigoureux et personne ne s'en plaignait.

Réuni autour d'un grand feu, l'état-major du London Rifle Régiment essayait de se réchauffer, tapant des pieds, se frottant les mains, vidant de petites rasades de rhum. On ne voyait déjà plus scintiller les eaux du fleuve ni la lisière de la foret toute proche. Par moments un cavalier ou un petit groupe de soldat passait. Chaque fois le major Hutt se ruait vers ces passants et revenait l'air contrarié:

- Ce ne sont toujours pas nos gars répétait-il.

Le colonel Townsend ne disait mot, plus que tout le monde il était inquiet.Les flammes jetaient sur son visage des lueurs qui révélaient son embarras a ses subordonnés. Il fixait le foyer en se frottant les mains lentement et machinalement. C'était rare mais il se surprit a n'avoir aucune envie de jouer aux cartes ! Si la nuit et le froid n'étaient pas là il aurait surement proposé une partie pour aider a patienter.

- Mon colonel, vous croyez qu'ils se sont perdus ? se risqua le jeune Stutton

Libéré par l'intervention du plus jeune d'entre eux, les officiers faisaient part de leurs inquiétudes. L'avis général était d'une simplicité déconcertante, c'est l'intendant qui l'exprima clairement:

- Par cette nuit noire et avec quatre jours de marche dans les jambes, ils ont du s'égarer ou même décidé de bivouaquer dans un endroit que Dieu seul connait !

- Ne faites pas trop travailler votre imagination messieurs, interrompit Townsend sans bouger d'un poil, les yeux toujours fascinés par la danse des flammes. Vous connaissez le major Entwhistle aussi bien que moi, vous savez qu'il ne se perdrait nulle part. Vous l'insulteriez si vous pensez qu'une marche nocturne dans ce charmant pays peut le mettre en défaut !

- Vous avez raison mon colonel, admit Hutt, mais aussi habile qu'il soit, le major Entwhistle est un homme qui peut parfois faire des erreurs, comme nous tous.

Cette idée qu'Entwhistle pouvait se tromper hantait Townsend, et entendre quelqu'un le dire de haute voix devant un auditoire le glaça d'effroi. Trois bataillons perdus dans la nature par une nuit noire, Townsend se sentait dans une situation très délicate. Il était honteux de se retrouver ainsi, devant un feu en pleine nuit et sans son régiment. Que pouvait-il faire d'autre que feindre la confiance et l'assurance ?

- Un retard de deux heures est compréhensible et acceptable, au vu des conditions de marche. Donnez leur le temps d'arriver et tranquillisez-vous. déclara Townsend d'une voix qu'il voulait aussi chaleureuse et claire que possible. Nous allons manger un peu pour nous changer les esprits, garder l'estomac vide n'est pas bon pour les nerfs.

Stutton disparut puis reparut avec quelques victuailles: du pain, un peu de fromage, de la viande a faire griller et une pomme pour deux. Assis en cercle, chacun mangeait en racontant les banalités d'usage....
Stutton tendit a Townsend un morceau de pain garni d'une tranche de lard, puis s'installa a coté de lui. Du coin de l'oeil Townsend le voyait manger de bon appétit, du bon appétit qu'on les jeunes de 18 ans. Lui-même avait avalé avec peine une première bouchée, et avait du mal avec la seconde. Quelle idée avait-il eu !! L'angoisse lui faisait des noeuds a l'estomac et il proposait a ses officiers de manger !! Pour sur, ce repas improvisé faisait grand plaisir a ses hommes, mais lui ne pouvait rien ingurgiter. Afin de ne pas révéler son désarroi et donc ne pas perdre la face, Townsend s'éfforçat de terminer son encas, puis refusa poliment le fromage et fit semblant d'être grand seigneur en donnant sa demie pomme a Stutton.

Ou sont les bataillons ? Quand vont-ils arriver ?

Ces deux questions finissaient par revenir en boucle dans le crâne du colonel. Le froid, la nuit, l'ambiance autour de lui le ramenait toujours a ses deux questions, au point qu'il n'arrivait plus a penser autre chose; Ou et quand ?

- Ca y est ! Ils ont trois heures de retard...

La voix métalique de Hutt sonna aux oreilles de Townsend comme un coup de faux. Trois heures c'est beaucoup, c'est trop, c'est beaucoup trop...
Townsend se vit devant le général MacKenzie, a lui expliquer comment il avait réussi a perdre un régiment entier...

Sa carrière serait brisée net !! Il n'aurait plus d'autres solutions que de battre les pavés de Londres en quête d'un travail, lui qui n'a jamais connu la vie civile. Non !! Plutôt s'engager comme simple soldat et mourir sur un champ de bataille, au moins il serait avec ses semblables...

Townsend en était a ce point dans ses pensées lorsqu'une lueur pointa doucement dans la nuit. C'est Stutton qui la remarqua en premier et de sa voix aigüe alerta tout le monde. La lueur grandit puis se divisa en une multitude de petits points lumineux qui formait une ligne. Tous les officiers, Townsend le premier, regardaient ce beau spectacle en espérant que cette colone était le régiment qui arrivait enfin. Lorsqu'ils entendirent le martèlement des chaussures et le cliquetis des équipements, les officiers furent soulagés. Le major Hutt se précipita vers eux et revint avec un grand sourire:

- Ce sont eux mon colonel !! Vous aviez encore une fois raison: Le major Entwhistle ne se perd jamais !! dit-il en riant.

- Vous voyez, ce n'était pas la peine de s'inquiéter répondit Townsend d'une voix aussi neutre que possible.

Un flambeau a la main, le major Entwhistle se présenta devant le colonel,

- Bonsoir monsieur, les trois bataillons sont là au grand complet et pressés de monter le camp pour enfin dormir, annonça-t-il Désolé pour le retard, j'ai eu un petit soucis ce matin avec un grand troupeau de bovins qu'un paysan entêté faisait cheminer sur notre itinéraire.

- Ce n'est pas grave, l'essentiel est que le régiment soit bien là ! Allez donc demander au lieutenant Stutton qu'il vous apporte quelque chose a manger.

Les soldats fatigués par la longue marche se mirent a monter le camp, puisant leurs dernières forces pour cet ultime travail. Une heure plus tard tous avaient avalé un quelque chose et tous ronflaient sous la tente.

Townsend ne trouvait pas le sommeil, l'adrénaline due a l'anxiété le gardait éveillé. Il restait assis a coté du feu, emmitouflé dans une couverture épaisse et regardait les dernières bûches se consumer.
Rarement il n'avait connu d'angoisse aussi forte. Le danger sur le champ de bataille, les réprimandes de la vie de garnison, les marches vers l'inconnu en territoire hostile, tout cela il le connaissait et il savait utiliser ses craintes pour trouver les solutions ou pour encaisser les coups. Ce soir c'est une autre angoisse qu'il avait expérimenté: la peur de la honte, la peur d'être humilié publiquement pour une faute aussi grave que stupide. Townsend avait affronté les boulets, les balles, les privations et les maladies, finalement il comprit que c'est le regard et l'appréciation des autres qui est le plus redoutable.

Hypnotisé par le feu mourant, engoncé dans sa couverture, il ressemblait a un ermite. Et il se dit a haute voix:

- Mon avenir était suspendu a la queue d'un troupeau de vaches !! Maintenant je ne pourrais plus craindre les français, ils n'ont pas de cornes !!
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 15:16

- La Bataille de Mainz -


La traversée du Rhein.

Le London Rifle Regiment était rangé en colonnes, en tête de la 3rd Division « Iron Sides ». Les plans avaient été arrêtés par l’état-major du corps d’armée : le Rhein serait franchit aujourd’hui. Le régiment du colonel Townsend serait en pointe avec pour mission d’assurer une tête de pont solide sur la rive sud du fleuve. Pour cette mission délicate, le régiment « The Wicked » du colonel Kurzlag serait lui aussi envoyé en première vague.

Townsend observait de sa longue-vue les progrès des sapeurs qui construisaient un pont volant sur le fleuve a la faveur de l’obscurité. Tout se passait bien, les français étaient trop occupés ailleurs pour remarquer les préparatifs anglais. Au petit matin les colonnes du London Rifle Regiment s’ébranlèrent, voltigeurs du major Entwhistle en tête. Après quelques heures les deux régiments d’assaut avaient établit une position solide face aux quelques bataillons français et déjà le reste de la 3rd division suivait.

Les français prirent conscience du danger et formèrent une ligne de bataille pour faire face a la déferlante anglaise.


London Rifle Regiment Ligne-de-bataille-abecf5



- Nous sommes au point critique, expliqua Townsend a ses aides de camp, nos troupes sont tout juste installées sur la rive sud, les grenouilles vont en profiter pour contre-attaquer. Puis après une seconde de silence, En tout cas, c’est ce qui est enseigné dans toutes les académies militaires…

Townsend voyait juste, les français développaient aussitôt une violente contre-attaque. Sous le poids du choc et encore mal soutenu par l’artillerie, la ligne de bataille anglaise amorça un mouvement de recul inquiétant. Adossé a une coupure d’eau, la situation de la division n’était pas des plus confortable.

Une estafette a cheval arriva au galop avec les instructions du général MacKenzie. Townsend les lut rapidement et en fit part a ses officiers subalternes:

- Nous n’essayons pas de nous accrocher au terrain, l’axe de retraite est vers Mainz.Dit-il, le pont que nous avons emprunté sera détruit, un autre est en construction plus en amont. Les deux divisions du corps seront plus a même de faire peser leur poids dans la bataille.

Avant que les deux divisions se soudent l’une a l’autre, il fallait soutenir le feu français et contrer les incursions de cavalerie ennemie.

Surprit a son poste de commandement, le colonel Townsend et son état-major fut assaillit par un escadron de dragons français. Engagé en duel par un cavalier français Townsend écopa d’un coup de sabre au bras gauche avant de l’abattre d’un coup de pistolet a bout portant. La blessure était gênante mais légère, le colonel insista pour garder sa place, malgré les injonctions d’un chirurgien trop zélé.


La Bataille

Après une poussée initiale assez dangereuse, la contre attaque française s’épuisa rapidement. La ligne de bataille du British 1st Corps prit forme, de Mainz au coude du Rhein les régiments des deux divisions étaient côte a côte et formaient un solide mur de feu, impénétrable et implacable. Les deux corps de bataille se faisaient face et se rendaient coup pour coup, avec un léger avantage pour les britanniques. Néanmoins les renforts français commençaient a affluer, il fallait trouver une solution rapidement pour sortir du statu-quo.

Le colonel Townsend se rendit a l’état-major du corps d’armée pour se tenir au courant des décisions prises par les généraux. Il apparu a tous qu’une manœuvre de débordement était possible. Si elle réussissait, toute la ligne française serait contrainte de reculer. La 3rd Division aurait pour tâche de fixer les bataillons français, alors que la 1st Division devrait attaquer leur flanc droit avec l’aide de contingents russes.

London Rifle Regiment Vz-a3636f

De retour a son régiment, assuré que le corps prenait les bonnes décisions et conscient que l’heure n’était plus aux questions, Townsend se donna corps et âme a son régiment, donnant des ordres a la volée, faisant parfois le coup de feu, il était partout et combattait comme un diable surgit des Enfers.

Les effets de la manœuvre de la 1st Division ne se firent pas attendre. Les français amorçaient a leur tour un mouvement de recul. Saisissant l’occasion Townsend poussa ses bataillons en avant.

- Allez ! Il ne faut pas les laisser se replier en bon ordre ! ordonnait-il, collez leur aux chausses comme de la glaise ! Tirez les comme des lapins, ne leur laissez aucun répit !!

La pression du British Corps était trop forte. Les régiments français, soutenus depuis le début par quelques bataillons polonais, se désunirent et refluèrent vers le sud.


La poursuite

Bousculée par la Furia Britannica, l’armée française ne put résister plus longtemps. Les bataillons français partaient en déroute les uns après les autres poursuivis par les régiments britanniques et harcelés par le régiment de cavalerie du corps d’armée.

Le London Rifle Regiment était a la pointe de la poursuite, flanqué par le régiment du colonel Sir Harlington, le 42nd Regiment of Foot. Les colonels Townsend et Harlington se connaissaient un peu pour avoir participé a quelques manœuvres avant guerre et pour avoir fréquenté un temps les couloirs de l’académie militaire. L’entente entre eux était totale et d’une efficacité redoutable. Un a un les bataillons en fuite étaient rattrapés et anéantis en rase campagne.

Glissant vers le sud le long d’une petite rivière, la Nahe, les régiments britanniques avançaient sans relâche. L’armée française en déroute ne constituait plus une menace sérieuse. Déjà le British Corps abordait le massif en avant de Kaiserslautern. L’avance avait été si rapide que tous les officiers en étaient surpris: comment une force aussi redoutable que la Grande Armée pouvait-elle être battue aussi sèchement ? Les prisonniers français révélaient un état d’esprit déplorable au sein de l’armée française, les luttes d’influence et les désaccords stratégiques l’avaient miné. Au contraire le British Corps était uni autour de ses chefs et autour de l’idée exaltante d’être des libérateurs.

La bataille de Mainz était gagnée, le British 1st Corps s’y était couvert de gloire.
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 17:58

- Remise de médaille -

Dans la grande salle des Halles de Mainz était réuni tout ce que le British 1st Corps comptait d'officiers supérieurs et subalternes. Le général MacKenzie avait convoqué tous ses officiers en laissant planer un mystère quand aux raisons de cette réunion. D'aucun pensait que c'était pour fêter la grande victoire des coalisés a laquelle les troupes de Sa Gracieuse Majesté avait prit part et s'était couvert de gloire.


Tous les officiers présents étaient joyeux, ils riaient, chantaient, dansaient avec les jeunes aristocrates de la région. Le rhum, le whisky des Highlands, le thé, pour les estomacs délicats, coulaient a flot. Quelques bouteilles de champagne, dénichées Dieu sait où, étaient réservées aux généraux et représentants civils.

Le colonel Townsend, un peu guindé dans son uniforme d'apparat, plaisantait avec le colonel Kurzlag sur les qualités de coureurs des soldats français. Ils furent rejoins par Sir Harlington et alors s'ensuivit le récit, truffé de remarques humouristiques et cocasses, de la poursuite a travers les plaines prussiennes. Du haut de l'estrade, le général MacKenzie s'entretenait courtoisement avec une baronne locale, tout en regardant d'un air satisfait ses subordonnés s'amuser de bon coeur.

Alors qu'une bruyante et joyeuse animation emplissait les voutes de la grande salle des halles, le commissaire apparu réclama l'attention de tous en frappant du bâton sur les planches de l'estrade. Quand le silence fut tombé et que tous les regards furent tournés vers l'estrade, un civil fit une entrée théâtrale et se plaça au centre, bien en vue de tous.

- Mais c'est Henry Addington 1er vicomte Sidmouth, chuchota Harlington a ses deux amis. le Lord du Sceau Privé !!

- Quel cachotier ce MacKenzie répondit Kurzlag

Henry Addington avait été envoyé en Prusse par le roi pour remettre des décorations méritées aux officiers du corps. A l'appel de son nom, le colonel Townsend se présenta sur l'estrade.

-Colonel Alexander Townsend, Commandant du London Rifle Regiment,pour avoir participé à la capture de Wiesbaden et l'avoir défendue contre les forces polonaises qui menaçaient de la reprendre, je vous décore de l'Army Gold Medal avec agrafes Mainz et Wiesbaden.

London Rifle Regiment Armygoldmedalpeavecagramn9


Epinglé par un Lord en perruque se dit-il, je suppose que je doit me sentir honoré, je vais bomber le torse pour donner le change...

Townsend prononça un remerciement classique, sans trop appuyer mais juste avec ce qu'il faut de déférence. Néanmoins il ressentait une réelle fierté d'avoir reçut cette décoration car il l'avait gagnée sur le champ de bataille et non pas dans des intrigues de palais.

Lorsque la cérémonie fut terminée, les festivités reprirent de plus belle, les jeunes filles étant alors plus enclines a se donner aux nouveaux médaillés qu'aux autres. Townsend vit une jeune prussienne, tresses blondes, yeux verts, silhouette fine et poitrine alléchante. Esquivant un major agité, Townsend réussi a subtiliser deux coupes de champagne. Décidé a passer un agréable moment il se dirigea vers la charmante créature. la jeune fille remarqua le regard éclairé du colonel anglais et attendait son arrivée avec un sourire radieux. Alors qu'il ne restait plus que quelques mètres a parcourir une poigne ferme agrippa le bras de Townsend et le tira dans un coin a l'écart.

D'abord échaudé, Townsend réprima un juron en voyant qui l'avait soustrait a sa conquête:

- Général Cornwallis ?! bredouilla-t-il, quelle bonne, heu...surprise...

Cornwallis prit en main une des coupes de champagne que tenait Townsend et se mit a lui parler d'un ton très amical


- Colonel Townsend, j'ai été dur avec vous, dit-il, je vous ai jugé trop vite sans attendre que vous fassiez vos preuves. J'ai suivi vos exploits a la tête du régiment, le général Mackenzie m'a envoyé des rapports élogieux sur vos actions sur le champ de bataille.

La dernière fois que Townsend avait vu le général Cornwallis, il avait été nommé a la tête du London Rifle Regiment, mais avait reçu du général plus de mises en gardes que de félicitations.


- J'ai envoyé au Gouverneur de Londres ces mêmes rapports, poursuivit Cornwallis, il est tout aussi enthousiaste que moi ! Vous nous avez agréablement étonné colonel, le régiment a acquis grâce a vous une renommée dans tout le corps !

- Merci monsieur, répondit Townsend, mais vous savez, je ne faisait que mon devoir du mieux que je pouvais...

- Et vous continuerez ainsi, coupa le général, Nous avons décidé de vous rattacher le quatrième bataillon du régiment. Le London Sharpshooters va vous rejoindre dans les jours qui suivent. Utilisez vos forces avec soin ! Les quatre bataillons entre vos mains, c'est toutes les troupes du gouverneur qui vous sont confiées !

- C'est un honneur, monsieur. dit Townsend interloqué

- Je ne me fait plus de soucis ! reprit Cornwallis, vous m'avez prouvé que vous méritiez toute ma confiance ! Vous confier tout le London Rifle Regiment c'est décupler la douleur des grenouilles !!

Sur cette dernière phrase Cornwallis éclata de rire et vida la coupe de champagne. Townsend encore sous le coup de la surprise se força a rire un peu.

- Maintenant je vous laisse vous amuser dit le général en s'éloignant, profitez-en bien, vous l'avez mérité !

Une fois le général parti Townsend se mis a la recherche de la jeune fille.

Ce Cornwall', toujours là quand il ne faut pas ! Si il croit qu'a ce moment j'ai envie d'un bataillon en plus sous mes ordres il se trompe. C'est être aux ordres de cette jolie prussienne qui m'intéresse...

Après quelques minutes d'investigations, Townsend retrouva la jeune fille, elle dansait les yeux dans les yeux avec le colonel Aragorn. D'un seul coup Townsend se senti las et un peu triste. Attrapant une bouteille de whisky, il se demanda comment finir cette soirée. Une chose est sure, ce ne serait pas dans les bras d'une femme bien au chaud dans un grand lit. Tandis qu'il regardait passer et repasser les danseurs, les femmes en toilettes raffinées, il se sentait de plus en plus étranger a ce genre de réception. Décidément, il n'était pas de ce monde.

Il sorti pour prendre l'air quelques instants et glissa ses mains dans les poches. Au fond de l'une d'elle il sentit un petit paquet qu'il n'avait pas remarqué. Il avait bien sentit quelque chose de gênant mais ne s'en était pas ému, les uniformes d'apparat sont si inconfortables. Il sortit le petit paquet et alors la joie raviva la flamme en lui. Le lieutenant Stutton avait glissé dans la poche le jeu de cartes fétiche de Townsend.


- Sacré Stutton ! dit Townsend tout haut en riant, c'est toi qui mérite ma médaille !

Décidé a terminer sa soirée en beauté, Townsend alla trouver un colonel, un conte prussien et la femme du bourgmestre de Mainz. Il n'eut aucun mal a les convaincre d'entamer une partie de whist. Dans un petit bureau, les quatre joueurs s'intalèrent autour d'un table, bouteilles de rhum a portée de main.

- Un shilling le robe pour commencer, dit Townsend en battant les cartes, puis nous augmenterons les mises au fur et a mesure pour arriver a une livre, cela vous convient-il ?

Le colonel Townsend céda une fois de plus a sa passion du jeu. Il se donna tout le reste de la soirée au whist, oubliant la jolie prusienne une fois les cartes sous les yeux...
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptySam 14 Fév 2009 - 18:06

- L’exécution -

Le 2nd London Rifle Bataillon était composé des éléments les plus turbulents du régiment. Voyous, délinquants, criminels y étaient versés. A l’inverse, les hommes de basse extraction mais étant de bon bougres honnêtes étaient versés au 1st Bataillon. Les gouverneurs de Londres devaient élargir le recrutement pour disposer d’un régiment solide et l’engagement d’hommes issus des bas-fonds était devenu la solution la plus commode. Townsend n’approuvait pas beaucoup ces méthodes mais force était de constater que c’était la seule possible pour constituer un second bataillon de fusiliers. Il se souvenait quand il n’était encore qu’un jeune lieutenant, il avait dut accompagner une fois le major recruteur dans la tour de Londres, la plus grande prison du royaume. Il y avait rencontré ce que l’humanité peu engendrer de plus vil. En échange du service sous l’uniforme du London Rifle Regiment les condamnés pouvaient échapper a leur cellule humide et a la pauvre nourriture. Certains prisonniers acceptaient de s’engager de bonne fois, faisant repentance, d’autre acceptaient aussi mais ne perdaient jamais leurs instincts criminels. Pour avoir commandé un temps le 2nd Bataillon, Townsend savait a quoi s’en tenir et savait qu’il ne fallait pas s’encombrer de sentiments quand il s’agissait de ce bataillon. Mais les évènements qui le conduisirent a condamner a mort laissèrent une trace dans sa conscience : livrer un homme a la mort, aussi criminel soit-il n’est jamais une chose aisée.

Au début de la campagne de Belgique, le premier objectif de la 3rd Division « Iron Sides » était le bourg de Blankenheim. Le premier a y pénétrer fut le London Rifle Regiment, 2nd Bataillon en tête.
Le bourg fut tenu malgré une attaque des troupes Italiennes et déjà l’avance vers l’ouest recommençait.

London Rifle Regiment Blankenheim-ae8748


Pour l’heure les quatre bataillons du régiment étaient réunis en carré dans un champ a proximité de la ville. Chaque bataillon formait un coté du carré. Townsend et son état-major se tenait dans un coin, un peu en avant des troupes. La pluie battait la terre et les hommes. Un silence lourd couvrait les rangs, personne ne bougeait. Ainsi postés depuis une heure sous les intempéries, tous les hommes sentaient le poids des évènements. Le visage fermé, Townsend n’avait pas esquissé un sourire depuis son réveil. Son fidèle lieutenant Stutton, qui le connaissait par cœur, n’avait pas osé lui adresser la parole, il se tenait non loin de lui et assistait a sa seconde exécution, son regard était encore horrifié mais d’une dureté propre aux jeunes hommes. Townsend affichait l’humeur des mauvais jours.

Quand le clocher de Blankenheim sonna quatorze heures un roulement de tambours se fit entendre. Musique sinistre pour annoncer l’arrivée des trois condamnés. Ils firent leur apparition encadrés par les gendarmes de la prévôté.

Tous trois simples soldats, le premier était John Collishow qui avançait tel un somnambule le regard perdu dans le vide. Le second, Henry Blow était un jeune délinquant, voleur a la sauvette avant d’intégrer le régiment. Lâche, peureux, suiveur, il n’était qu’un mouton entrainé par de mauvaises fréquentations. Townsend avait eu beaucoup de mal a signer sa condamnation, le fouet lui aurait suffi, mais dans cette affaire il fallait se montrer intraitable. Henry pleurait et refusait d’avancer, si bien que les gendarmes le trainaient par terre jusqu'a la potence. Le spectacle qu’il offrait aux yeux de tous était lamentable. Le dernier condamné était celui qui avait entrainé les autres, connu sous le nom de « Pitchy », c’était une crapule de premier ordre, sortit de sa cellule de la tour de Londres ou il était enfermé a vie pour meurtre. Pitchy était hautain et irrespectueux. Un sourire aux lèvres, il continuait de narguer les officiers.

Chaque condamné était perché sur son tabouret, la corde autour du cou. Les tambours avaient arrêté leur battements. Townsend continuaient a fixer la potence, dur comme l’acier,
surtout ne pas montrer un seul signe de faiblesse, se disait-il.

Le gendarme qui procédait a l’exécution prit alors la parole :


- Les soldats Collishaw, Blow et Pitchy se sont rendus coupables des crimes suivants : Pillage, destruction de biens et viol. En accords avec le règlement en vigueur au sein du London Rifle Regiment, la cour de justice militaire les condamne a la peine capitale.

Sitôt les derniers mots prononcés les gendarmes tirèrent les tabourets. Après quelques secondes les trois hommes se balançaient inertes au bout de leur corde.

Les soldats du régiment durent encore rester en rang pendant une demi heure, pour que la leçon soit bien imprimée dans les esprits. La pluie continuait de tomber.


Quand le régiment fut dispersé et que les bataillons reprenaient la route qui les menait a la bataille contre les italiens, Townsend pu se relâcher dans sa tente, la tension accumulée l’avait épuisé. Stutton était toujours là et l’aidait a changer d’uniforme. Townsend se laissa distraire et céda a l’émotion,

- Lieutenant Stutton, dit-il, vous pensez que j’ai été trop dur ? Le fouet aurait pu suffir.

- Monsieur, vous avez fait votre devoir repondit Stutton, le règlement s’impose a tous, même a vous.

- Oui vous avez raison, mais j’aurais pu tempérer mon jugement, Blow n’était qu’une victime finalement.

- Monsieur, sauf votre respect, dit Stutton sans hésiter, ces hommes étaient des criminels, ils ont pillé, incendié une maison et violé alors qu’ils savaient parfaitement ce qu’ils risquaient.

Townsend n’avait pas besoin de l’avis d’un simple lieutenant, mais Stutton répondait avec la spontanéité de sa jeunesse. Cela fit du bien a Townsend, a force de devoir prendre des décisions toujours plus difficiles il n’était plus sur de lui.

- Lieutenant Stutton, dit-il, apportez moi quelque chose a manger, je meurs de faim.

-Bien sur mon général, vous m’avez causé du soucis, depuis hier soir vous n’avez rien avalé !

Quand Stutton eu dressé la table et apporté de la viande froide accompagnée de légumes, il s’apprêtait a s’éclipser. Townsend le retint auprès de lui :

- Lieutenant Stutton, faites moi le plaisir de diner avec moi, je n’ai pas envie de rester seul.
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptyLun 2 Mar 2009 - 1:34

- Une méchante blessure -

La campagne de Belgique s'annonçait bien pour le London Rifle Regiment et la 3rd Division "Iron Sides". Après la prise de Blankenheim par le régiment, les londonniens poursuivaient les italiens dans les forets ardennaises. Le général Townsend menait sa division a l'attaque en suivant au plus près ses bataillons sur le champ de bataille. Le lieutenant Stutton, son fidèle officier d'ordonnance, le suivait partout comme son ombre, prêt a satisfaire tous les besoins de son général.

Les régiments italiens bousculés par l'avance austro-anglaise se terraient dans les forets, il fallait les débusquer comme des lapins. Voulant avoir une idée précise de la situation, Townsend partit en reconnaissance avec quelques officiers, les major Hutt et Jackson, l'adjudant Blackpool, et bien sur le lieutenant Stutton. Afin de rester discret les officiers allaient a pieds.

Parcourant les épaisses forets belges le petit groupe s'approcha au plus près des troupes ennemies. L'adjudant Blackpool avait pour tâche de guider le groupe. Les majors prenaient des notes, relevaient les emplacements. Townsend méditait sur le moyen le plus sur de culbuter les italiens. Après une demi-journée de randonnée en territoire hostile, Townsend fut satisfait et ordonna le retour dans les lignes anglaises. Blackpool marchait en avant, cherchait les repères laissés derrière eux a l'aller. Une marque sur un tronc, un petit monticule de pierres étaient les moyens les plus commodes pour marquer discrètement son chemin. Les officiers marchèrent encore deux heures dans la foret et l'adjudant Blackpool marquait des arrêts de plus en plus longs pour retrouver son chemin.


- Blackpool je n'aime pas votre air embarrassé !! dit soudainement Townsend

- Mon général, je suis pourtant sur que nous sommes passés ici. bredouilla Blackpool

- Alors pourquoi autant d'hésitations ? répliqua Townsend irrité, ou est la marque que vous avez posé ?

- Je ne comprend pas, elle a disparu !! répondit Blackpool avec un ton qui trahissait son impuissance.

- Dois-je comprendre que vous nous avez perdu ? Damned !! Espèce d'incapable !!

Townsend était furieux, avec le major Hutt ils mirent en commun leurs expérience pour tenter de retrouver la bonne direction a l'aide du soleil, du relief et de leur instinct.

- Par là, décida Hutt, nous nous rapprocherons de nos lignes.

Le groupe d'officiers marcha encore quelques heures puis déboucha dans une clairière. La faim et la fatigue se firent sentir.

- Faisons une halte ici pour nous restaurer. décréta Townsend

Le lieutenant Stutton sortit alors de son sac les provisions et les distribua. Un morceau de pain, un de viande séchée pour chacun et une bouteille de vin blanc pour les cinq hommes.
Le repas touchait a sa fin quand des bruits et des discutions se firent entendre. Alertés les cinq anglais tendirent l'oreille et retenaient leur souffle...

- Una bella ragazza, con seni di dea !!

Townsend et Hutt se regardèrent dans les yeux avec surprise et crainte:

- Des italiens !! Allons nous en, vite !!

Les cinq hommes bondirent pour s'échapper, mais trop tard, les italiens les avaient vu avant qu'ils ne disparaissent. Une salve de fusils les encadra et le major Jackson s'écroula lourdement, blessé a mort.

Pris en chasse les anglais étaient devenus des bêtes traquées. Après une course hors d'haleine ils se crurent en sécurité et marquèrent un arrêt pour reprendre leur souffle. Les lignes amies ne devaient pas être loin car on pouvait entendre des bruits de bataille. Encore une dizaine de mètres et ils seraient en sureté. Enfin une compagnie d'infanterie britannique fit son apparition.

- Sauvés !! murmura Hutt avec soulagement.

Les italiens avaient perdu la partie et par dépit tirèrent une dernière salve dans leur direction.

- Aïe ! Mon général, je...

La voix aigüe de Stutton retentit aux oreilles de Townsend avec douleur et se tut subitement. Affolé Townsend le vit s'écrouler dans des fougères au pied d'un arbre.

- Stutton !! non !! pas vous !! criat-il

Pendant les deux années qu'il avait eu Stutton a son service, Townsend avait appris a l'apprécier. De sa voix douce et haute perchée, Stutton savait employer les mots justes. Il était aussi très appliqué et Townsend n'avait jamais eu de reproches a lui faire. Tous deux étaient orphelins et n'avaient pour seule famille que le London Rifle Regiment. N'étant pas un guerrier dans l'âme, Stutton n'avait pas sa place dans l'armée, Townsend le gardait alors comme ordonnance pour ne pas le voir en première ligne avec les fusiliers. Si la différence d'age n'était pas aussi grande entre eux, Townsend l'aurait considéré comme un vrai ami, mais il se sentait plus comme un tuteur. Mais en fait Townsend avait adopté inconsciemment Stutton comme son frère cadet, tant il éprouvait de l'affection pour lui.

Townsend vit tout de suite que la blessure n'était pas mortelle, du moins si elle était soignée a temps. Touché a la cuisse, Stutton eu la chance que la balle ne tranche pas l'artère. Townsend et Hutt le transportèrent et se mirent a la recherche de l'ambulance.

- Brancardiers !! brancardiers !! hurlaient-ils, Townsend plus fort que Hutt.

Un soldat anglais leur indiqua le chemin, encore trois lieues a parcourir !! C'était impossible. Townsend commençait a perdre raison a l'idée de perdre Stutton.

C'est alors qu'apparut deux soldats autrichiens équipés d'un brancard. Sans hésiter Townsend se dirigea vers eux et d'autorité plaça Stutton sur le brancard. Devant la protestation des autrichiens Townsend mit en avant ses galons de général et répétait frénétiquement les quelques mots d'allemand qu'il connaissait:

- Pfleger, kranke, schnell !!

Les deux autrichiens, pressés par Townsend coururent jusqu'a leur hôpital de campagne. Arrivé dans la tente des opérations, Townsend alla trouver le médecin major, une jeune autrichienne. Parlant en français pour être compris de l'officier, Townsend la supplia:

- Mademoiselle, sauvez la vie de mon jeune ami, je vous en conjure !
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MessageSujet: Re: London Rifle Regiment   London Rifle Regiment EmptyLun 6 Avr 2009 - 15:04

- Une Bouteille de Brandy -

Par une belle journée ensoleillée, au sortir des Ardennes, le London Rifle Regiment marchait sur une plaine belge plate comme la main. Au nord Huy était l'objectif, défendu par les nations a la botte de l'Empire: italiens, polonais et belges. Les quelques éléments français au sud optaient pour une prudente retraite. En face, vers l'ouest, s'étendait la grande plaine jusqu'a Namur. Une reconnaissance matinale du major Daltrey ayant indiqué la présence d'un régiment de hussards italiens, Townsend avait ordonné le regroupement de trois bataillons et la mise en carré. Sur un terrain de manoeuvre idéal, par cette belle journée, les centaines de baïonnettes du régiment exécutèrent leur ballet scintillant. Une fois positionné en
formation carrée, le régiment était devenu indestructible pour les quelques hussards italiens.


Townsend observait le tout de sa longue vue, - C'est parfait monsieur Hutt. dit-il, Le carré est la formation idéale pour contrer la cavalerie mais pour le mouvement c'est la moins appropriée. Nous allons rester ici quelques heures le temps qu'Entwhistle recolle a nous. Envoyez le signalement des hussards italiens au corps d'armée.

Ses ordres donnés, son régiment posé sur la plaine, Townsend mis pied a terre pour de dégourdir un peu les jambes. Les dernières semaines avaient amenées leur lot d'épreuves, Monshau, la blessure de Stutton, la longue marche hivernale dans les forets ardennaises. Depuis ce matin le soleil amenait du réconfort pour tous les soldats, et tous voulaient un peu de repos. Townsend en profita pour faire une sieste, sitôt réveillé il alla faire un petit tour d'inspection dans deux des trois carrés, pour gouter le rhum avec la troupe. De retour a son etat major il était décidé a terminer sa journée tranquillement. La seule nouvelle était le signalement de quelques dragons français, pas de quoi émouvoir un soldat londonien...

Assis sur une souche Townsend fumait une pipe. A deux pas derrière lui un planton plantonnait. Alors que le 1st Foot Guard de Sir Noel Hill arrivait en ordre de marche derrière le London Rifle Regiment, Townsend vit passer les fanions plus rapidement que les autres. Débouchant a la vue de Townsend, les escadrons de hussards et de dragons du 1st Regiment of Dragoons défilaient au grand trot entre les piétons alignés. Tous les mouvements étaient impeccables, bien réglés par un entrainement efficace et une expérience acquise sur les champs de bataille.


Une fois les cavaliers passés, Townsend alla rejoindre ses officiers. - Vous voyez, le général MacKenzie ne va pas laisser tranquille les hussards italiens. dit-il Je vous parie une bouteille de brandy qu'ils repassent dans le sens inverse dans une heure.

- Une heure mon général ? hocqueta Hutt. Le pari est osé !

- Tenu ! annonça le major Lewis

- Ah ? et bien moi aussi alors, tenu ! repris Hutt

L'après midi touchait a sa fin, pour profiter une dernière fois du soleil et l'honorer pour les rayons et la chaleur qu'il avait donné aujourd'hui, il fut décidé que la musique du régiment allait égayer les carrés. La petite section musicale entonna des air enjoués, parfois martiaux, et fit son petit défilé devant les rangs de soldats joyeux.


- Mon général, des cavaliers a l'ouest. dit Hutt a Townsend.

- Mon cher major je crains pour vous que l'heure ne soit pas encore passée. lui répondit doucement Townsend.

- Ils étaient passés devant nous il y a cinquante minutes, fit Hutt désabusé Ils seront là dans cinq minutes tout au plus...

Le major Lewis, aussi joueur que roublard, voulait gagner sa bouteille de brandy,
- Donc, monsieur Hutt, notre seule chance est que ce ne soit pas nos cavaliers. Tout n'est pas encore perdu pour nous !

- J'aime votre optimisme monsieur Lewis repris Townsend, mais croyez vous que l'ennemi arriverait a une telle allure en colonne droit sur nous ?

En réalisant que sa chance ne viendrait pas, Lewis répondit avec humour:
- Bah, pourquoi pas ? les italiens nous en n'ont fait voir de tellement stupides que je m'attend a tout !

Hélas pour Hutt et Lewis, les cavaliers étaient bien ceux du général MacKenzie, ils passèrent les carrés en revue accompagnées par la musique du régiment. Un hussard anglais sortit de la colonne et se dirigeât sur l'état major de Townsend, après un rapide salut et sans vraiment s'arrêter il lui dit:

- Mon général, les escadrons ennemis ont été surpris, attaqués et dispersés avec de lourdes pertes. Vous n'avez plus rien a redouter venant d'eux.

Lorsque le cavalier eu tourné bride et parcouru quelques mètres, Townsend se retourna triomphalement vers ses majors et leur dit en désignant sa montre:
- Une heure a ma montre, j'ai gagné mon pari !

Lewis n'était pas du genre a céder une bouteille aussi facilement,
- Mon général, je remet cette bouteille en jeu ce soir au whist ! clama-t-il hardiment.

- Vraiment ? au whist ? si vous y tenez tant ! riait Townsend

Le major Hutt était moins enthousiaste pour affronter Townsend aux cartes.
- J'ai une bouteille dans ma réserve, je vous la doit, je vais la chercher... souffla-t-il

- Monsieur Hutt !! restez ici !! ordonna Townsend en riant , puisque votre complice désire remettre en jeu son gain vous n'allez pas garder
jalousement le votre ! Appelez le colonel Rawles, il fera un très bon quatrième !!


Quelques minutes plus tard, tandis que l'on préparait les sandwichs, les quatre officiers du London Rifle Regiment étaient attablés au centre d'un petit carré, pour s'affronter au whist. Sur un coffre a coté de la table trônait une bouteille de brandy. La nouvelle fit le tour du régiment comme une trainée de poudre. Townsend/Rawles contre Hutt/Lewis l'affiche ne manquait pas de suspense. Aussitot la partie commencée Townsend du jouer comme un diable, a la fois pour entretenir sa réputation et pour ne pas décevoir: Les paris sur le résultat de cette partie de whist allaient bon train parmi les soldats, et Townsend avait toujours une bonne cote...

Les étoiles brillaient faiblement dans le ciel quand la partie fut achevée, elle tourna court quand Hutt, n'aimant pas le whist, décida d'abréger son supplice: il ne voulait pas gâcher sa soirée en jouant aux cartes pour que Lewis puisse se saouler. Après cette belle journée, Townsend dégustait son brandy avec ses majors, sauf Lewis vexé, les sentinelles étaient sur le qui-vive, et le reste
du régiment s'endormait paisiblement.
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