Morts et remords...

HRP : ce qui suit est à prendre sur le ton de la plaisanterie, j'espère que l'intéressé ne s'en offusquera pas outre mesure et saura le prendre avec autodérision. Je ne souhaite pas provoquer de disputes, juste caricaturer un peu. J'accepte avec plaisir toute réponse de même nature.

Pour finir, j'ajouterai simplement que j'ai moi aussi des choses qui me gènent parfois sur PE, des règles ou des absences de règles ou d'éléments qui me contrarient ou gâchent mon propre plaisir. Une cavalerie insaisissable par exemple. Mais je fais avec, et si les propositions de modifications que je fais n'emportent pas l'adhésion ou ne sont pas encore d'actualités, je ne passe pas ma vie à enguirlander les autres sous prétexte que ça ne me convient pas.

Bonne lecture, pour ceux qui liront.

***

En cette nuit pluvieuse d’octobre, sous une tente battue par un vent glacial, le colonel Lebowsky peine à trouver le sommeil. Ces dernières semaines de rudes batailles contre les redoutables bavarois ont mis ses nerfs à rude épreuve : jour après jour, la fureur des combats apporte son lot de morts et d’estropiés dans les rangs de son régiment. Des hommes jeunes et courageux, autant de disparitions qui pèsent sur sa conscience.

« Le devoir avant tout , pour l’Empereur.» se répète-t’il pour ne pas flancher. Mais ce soir, le point de rupture est proche. Lorsque l’officier de liaison du 2^ème bataillon a rapporté les nouvelles griffonnées à la hâte du Major Burenwurst et de ses hommes, en mission derrière les lignes ennemies, le vieux colonel avait presque fondu en larmes :

Citation :

« Mon Colonel,
Je n’ai plus guère de temps devant moi. L’ennemi est partout, mes hommes tombent les uns après les autres…Nous avons fait de notre mieux pour perturber les lignes de ravitaillement ennemies, mais nous avons été pris au piège dans un camp bavarois. Ils sont si nombreux…



Nous y sommes retranchés, mais nous ne tiendrons plus longtemps. Nous ne sommes plus qu’une poignée. Mais sachez que pas un de mes hommes ne se dérobe à son devoir. Faites dire des prières pour eux, et dites à nos familles que nous n’avons pas démérité.
Respectueusement,
Major Burenwurst .»

Avachi sur son lit, Lebowsky vide d’un trait son verre de schnaps, repose la missive du major Burenwurst et finalement s’effondre dans une profond sommeil, l’ivresse aidant.

Dans cette sombre clairière entourée d’arbres morts règne un silence feutré. D’abord apaisé par ce calme, Lebowsky commence à scruter plus attentivement une souche à quelques pas. Petit à petit, une forme se dessine…Puis les troncs alentours commencent également à se contorsionner. Apeuré, il se lève d’un bond, pour voir apparaître les visages du Major Burenwurst et de ses hommes, figés dans des expressions de souffrances indescriptibles.

Terrorisé, Lebowsky cherche une issue, courant en tous sens alors que la clairière commence doucement à se refermer sur lui. Soudain une longue plainte s’élève en une déchirante mélopée…Il s’arrête net et en cherche la provenance du regard lorsqu’une lueur rougeoyante perce l’obscurité des nuages. Un archange, fondant sur lui depuis les cieux , un glaive enflammé dans une main, l’autre tendant un index accusateur.



Lebowsky se recroqueville, les mains sur la nuque, la machoire crispée, dans l’attente du
châtiment. Mais rien ne vient. Relevant timidement la tête, il entend alors une voix tonner :

«_ LEBOWSKY !!! TU AS PECHE !
_ Co..Comment cela ?
_ TU AS PECHE ! TU AS LAISSE MOURIR CES HOMMES, AU LIEU DE SAUVER TON PROCHAIN !
_ Mais..mais..c’est la guerre ! Leur sacrifice aura empêché l'ennemi de se ravitailler…Cela permettra peut être de sauver la vie de centaines d’autres !
_ NON LEBOWSKY ! TU AS TORT !
_ Pourquoi ?
_ PARCE QUE !!!!!!
_ Hein ?
_ SOIS MAUDIT !!!! RHAAAAAA !!! »

Voyant le glaive prêt à s’abattre, Lebowsky prend ses jambes à son cou et se précipite vers l’impénétrable lisière, qui s’évanouit brusquement au moment de l’atteindre. Désorienté, il découvre alors sous ses pieds un chemin de terre, bordé de chaque coté par un gouffre sans fond.
L’Archange est toujours là, derrière lui prêt à frapper. Poussant un hurlement, Lebowsky reprend sa course effreinée le long du sentier, seule issue possible. Hors d’haleine, son Bourreau sur ses talons, il poursuit sa fuite jusqu’à apercevoir une fosse à quelques pas. De désespoir, il plonge pour y trouver refuge…Une lourde pierre s’abat derrière lui, refermant le piège. Une tombe.

Haletant, gémissant, il tatônne dans l’obscurité, cherche une issue. Et se fige de terreur : l’œil de l’Archange était dans la tombe et regardait Lebowsky…

La guerre faisait rage de partout, des hommes se sacrifiaent pour leur Empereur tous les jours, néanmoins les généraux de tout bord avaient encore de l'estime pour la bravoure. La chevalerie n'existait plus mais il faut bien admettre que devant tant de dévouement l'état major du corps Bavarois ne pouvait laisser durée ce calvaire.

Comme du temps jadis, une décision fut prise entre les généraux pour laisser un couloir de repli aux quelques éléments du colonel Lebowsky.

Vos homme sn'ont pas faillis, vous pouvez être fiers de commander des officiers et des soldats aussi courageux, c'est pourquoi nous leur laissonbs la vie sauve t attendons leur repli.

Monsieur au plaisir de vous revoir.

HRP : Allez, vive les happy ends !

Lebowsky s’éveilla en sursaut, couvert de sueur, le souffle court. Son aide de camp se tenait devant lui.
« _ Mon colonel, un émissaire bavarois demande à vous voir. Il est porteur d’un message de son Etat major à propos du major Burenwurst et de ses hommes.
_ Qu’il entre ! »

L’officier pénétra sous la tente et claqua des talons, raide comme un piquet, avant de tendre le pli du Général Marmont. A mesure qu’il le parcourait, Lebowsky sentit le soulagement l’envahir. Ainsi ils avaient tenus bons, et avaient survécu. S’ils avaient pu gagner le respect de l’ennemi, de tels hommes étaient trop précieux pour être ainsi sacrifié pour si peu.

Prenant sa plume, Lebowsky rédigea à la hâte deux missives, l’une à l’attention de ses braves, l’autre à celle du commandement bavarois. S’adressant à son aide de camp, il ordonna :

«_ Raccompagnez le lieutenant jusqu’au campement du Sieur Marmont, et donnez lui ceci. Ensuite, vous ferez route jusqu’aux retranchements du 2^ème bataillon, et vous donnerez l’ordre de repli immédiat. Exécution ! »

Les deux hommes disparurent bientôt derrière le nuage de poussière soulevés par les sabots des chevaux. Encore ému, Lebowsky prit une profonde inspiration, et releva la tête, le visage sous la caresse du soleil matinal. Soudain, il tressaillit. Un instant, juste un instant il avait cru voir…Non, ce n’était rien…