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 Poméranie en bloc

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Flavien de Saint-Hilaire
Nikolaï Condriev
Michel d'Avergny
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Michel d'Avergny

Michel d'Avergny


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MessageSujet: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyMer 17 Déc 2014 - 16:21

Sur la berge d'un lac bordé de boulots, chênes et autres essences communes, le colonel d'Avergny, assis incommodément sur un rocher moussu, une pipe éteinte à la bouche, porte son inépuisable attention sur un bouchon de liège peint en rouge flottant à quelques toises de la canne à pêche improvisée qu'il tient en ses mains. Depuis le matin, point de vent pour rider la surface de l'eau, le bouchon ne bouge pas, et sans les quelques coups de feu qu'on entend claquer de-ci de-là, la journée serait d'un ennui mortel, du moins pour un soldat.

"Crénom d'une guillotine, rien de rien...", grommelle l'officier pour lui-même, la pipe serrée entre les dents.

Après avoir posé la canne à terre, calée prudemment sous une lourde pierre, d'Avergny tapote sa pipe sous sa botte gauche pour en extraire les résidus avant de la bourrer, lorsqu'un jeune officier s'extrait des bois pour le rejoindre.

"Alors Martin ?", demande d'un ton irrité, sans se retourner, le colonel à son officier de liaison.

Le jeune homme se met au garde-à-vous à deux toises derrière son supérieur.

"Mon colonel, ce vacarme provenait des voltigeurs anglais qui ont attaqué la compagnie d'artillerie de Radet, mais nos compagnies ont riposté...", a le temps de dire le lieutenant Martin avant d'être coupé.
"Ne me dites rien, au bruit des tirs, je dirais l'imprécision des tirs de Dupuis et la douce synchronisation des artilleurs de de Crassac, n'est-ce pas ?", reprend le colonel.
"C'est cela même mon colonel", acquiesce Martin.

Reprenant sa contemplation du bouchon de liège rouge, Michel d'Avergny entreprend d'allumer sa pipe, consciencieusement. Après quelques bouffées, il semble reprendre conscience de la présence de son officier de liaison.

"Autre chose, Martin ?"
"Oui, mon colonel, le bataillon anglais a été dispersé, la riposte a été une réussite.", répond le lieutenant dont la voix trahit l'orgueil d'appartenir à ce régiment.
"Une réussite ? Une réussite ? Au moment où ce brochet d'au moins quinze livres s'approchait de ma ligne ? Une réussite ? Hors de mon dos, Martin ! Hors de mon dos !", répond le colonel sans jamais s'être retourné.


Dernière édition par Michel d'Avergny le Mer 17 Déc 2014 - 16:37, édité 1 fois
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Nikolaï Condriev

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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyMer 17 Déc 2014 - 16:27

Magnifique. On peut avoir la suite.
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Flavien de Saint-Hilaire
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Flavien de Saint-Hilaire


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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyMer 17 Déc 2014 - 22:29

L'aide de camp du colonel d'Avergny démonte de cheval devant le quartier-général de la Moyenne Garde. C'est une large tente posée au milieu d'une clairière humide éclairée par quelques braséros éparses.
Les deux grenadiers débraillés de faction ne font même pas attention au jeune officier quand celui-ci se présente à l'embrasure de la tente.

"Mon Général ?...", Sans aucune réponse, il entre.

Le spectacle est cocasse. Saint-Hilaire est assis face à une carte de Poméranie couverte de petits drapeaux. Ses pieds baignent dans une bassine d'eau chaude qui dégage une forte odeur de camphre. Un énorme sac de glaçons tient lieu de coussin sur lequel l'homme siége froque baissé. Ses Hémorroïdes s'étaient-elles réveillées ? Il faut dire que le cognac de la maison Danltarin qu'on lui sert depuis le début de la campagne peut réveiller des morts. Une lourde écharpe s'enroule autour de son coup.

La mine grise, le nez goutant, il échafaude ses plans. "Si je leur demande de former une ligne en 210, ils se mettront en 211... mais si je leur demande de la faire en 209, ils iront en 208 sans coup férir.!..". Son problème est apparemment insoluble.

L'aide de camp l'interrompt et se présente, "Lieutenant Martin au rapport ! voici le compte rendu des actions menées par le régiment des volontaires d'Avergny".

Saint-Hilaire se retourne et arrache le pli qu'on lui tend sans dire merci. Il l'ouvre et commence à le lire en grognant : "... Radet, oui ! et pourtant il était derrière la batterie de Delaporte, un comble... hum... mouais... mais... il plaisante là ! UN PÊCHEUR ! j'ai encore un pêcheur à la Moyenne ! Je croyais qu'on avait viré tous les pêcheurs à la Vieille Garde !".

Exaspéré, il se lève. Une mou de douleur commandée par ses fesses barre son visage. "Vous direz à d'Avergny que...", la douleur s'intensifie, il dégaine son sabre.
"Vous... vous..." ulcéré par la douleur et le fait que son pantalon baissé jusqu'aux mollets entrave tout mouvement, il saisit son sabre par la lame et vise la tête de l'aide de camp.

Soudain, au milieu de cette fureur, il a comme un déclic et interrompt brusquement son geste.

Un silence s'installe.

Le visage du Général s'éclaire doucement, un sourire prend forme. Il abandonne toute poursuite, se rassoit et s'affaire à nouveau sur la carte. Il déplace un petit drapeau, victorieux "mais bien sûr... si je place mon médecin en ligne 210, ils s'aligneront sur lui !".

Le Lieutenant Martin en profite pour sortir à reculons. Il ne sera pas le 89ème aide de camp à être tué, blessé ou porté disparu sous cette tente.
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Michel d'Avergny

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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyJeu 18 Déc 2014 - 10:34

De bon matin, près du feu du cantinier Georges, lequel, chargé des repas de la garde rapprochée du colonel d'Avergny et de l'état-major du régiment, n'a la langue dans sa poche ni pour parler ni pour goûter sa tambouille, les discussions vont bon train - d'artillerie - entre officiers.

"Et la tenancière de Plau am See, qu'avait jamais vu un canon !"
"Elle a pas regretté de voir le mien, toujours !"
"Ah c'est sûr que c'est pas Martin qui s'y serait collé !"
"D'façon les jeunots ça tire toujours trop vite !"

C'est par cette atmosphère bon enfant que d'Avergny, qui - comme à son habitude - se lève à l'odeur du brouet d'avoine de Georges, sort péniblement de sa tente, uniforme enfilé, sinon à la hâte, du moins sans attention particulière, pour s'assoir sur un tabouret de fortune comme l'on n'en voit que dans les campagnes militaires ou chez les indigènes de la lointaine Louisiane, en tout cas le paraît-il, et entamer son bol de brouet chaud, dont la rusticité lui rappelle tant d'autres réveils.
Les discussions se calment quelque peu, le colonel étant - comme chaque officier présent le sait - d'humeur peu commode au réveil. Seul le jeune lieutenant Martin se risque à s'avancer vers le colonel, se plantant au garde-à-vous, uniforme impeccable, devant le commandant du régiment.

"Bonjour mon colonel, lieutenant Martin à vos ordres !"
"Oh, Martin...", dit d'Avergny d'une voix traînante, le sourire perçant ses lèvres bordées de la barbe rasée la veille, "Auriez-vous l'amabilité d'all... ?", mais au loin retentit le bruit formidable d'un combat mêlant coups de feu, cris de charge, de souffrance, hurlements d'ordre, coupant l'officier dans son propos.

"Même pas fini mon brouet...", grommelle d'Avergny tout en tendant l'oreille.

Au loin, un tir isolé d'artillerie a claqué, sans doute en dérisoire riposte à la charge, qui, à en juger par la distance et la direction, touche une compagnie d'artillerie.

"Messieurs, Le Fort semble attaqué ! La perfide Albion ! Ma foi, comment imaginer qu'on puisse respecter le petit déjeuner quand on y sert des haricots ! Ah mais, ça par exemple ! Entendez-vous ces tirs d'artillerie plus proches de nous ? Reconnaissez-vous ces tirs désordonnés ? C'est Hellanger qui fait donner ses canons... Oui, c'est bien lui, incapable de leur faire feu de conserve ! Oh mais...", et se tournant vers la gauche, d'où rugit un fracas de pièces tirant au même instant, "ça par exemple, voilà la douce symphonie d'un tir harmonieux, c'est de Crassac à n'en pas douter ! Ah ça, Hellanger, toute la décadence d'une époque incarnée en un seul officier ! Laisser les artilleurs tirer lorsqu'ils sont prêts, plutôt que de faire feu comme un seul homme, voilà bien des idées subversives qui nous conduiront au pire ! Et pourquoi pas laisser la populace choisir ses chefs ?"

Levé, gesticulant tout en rabachant ses thèses une fois de plus, d'Avergny s'écoutait parler pour se convaincre lui-même, s'il le fallait encore. Cela aurait pu durer jusqu'au repas, si un soldat, boueux de la tête au pied, l'uniforme déchiré - probablement d'un heureux coup de baïonette qui ne l'a point blessé - n'était pas arrivé au galop. Descendant de cheval, le voilà au garde-à-vous devant le colonel, furieux de devoir cesser sa litanie. Après les formules d'usage, le colonel déplie la missive qu'on lui remet.

"Bien bien, un message de Le Fort, les voltigeurs anglais sont en déroute... C'est une chanson qu'on commence à connaître... Heureusement il y a le solo de de Crassac pour sauver la partition... Et mais ! Ah mais ça par exemple !", s'écrie le colonel d'Avergny pour capter l'attention de l'auditoire.

Lorsqu'il est bien sûr que les gentilhommes de qualité l'écoutent, le colonel se râcle la gorge pour annoncer, d'une voie solennelle : "Le major Le Fort m'indique qu'à ce rythme, sa compagnie pourrait manquer de boulets. Nom d'une place de grève ! Alors comme cela, la Moyenne Garde pourrait manquer de boulets ? Mais alors vite Martin, prenez votre plus belle plume et écrivez : division dynamique, animé d'un esprit quasi sain dans un corps du même tonneau ne manquant pas de barriques, cherche sans tarder boulets, pas sérieux et Kléber s'abstenir !"
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Albert Danltarin

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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyJeu 18 Déc 2014 - 16:57

Quelques heures plus tard et quelques kilomètres plus à l'Ouest, une ordonnance trouva le colonel Danltarin dans une clairière au sommet d'une petite butte au coté de ses artilleurs. L'officier aux yeux cernés après avoir coordonné plusieurs opérations nocturne sur les arrières Anglais ces derniers jours faisait les cents-pas, exhortant ses hommes à préparer leurs prochaines salves.

D : "Allez messieurs, on se presse ! La première ligne s'impatiente ! Ca fait déjà une heure que Dublair m'a demandé une cible !"

Le jeune ordonnance, couvert de poussière après sa chevauchée à bride abattue, s'approche timidement de l'officier et esquisse un garde à vous avant de lui tendre une missive.

O : "Colonel Danltarin ? J'ai un message pour vous de la part du Colonel D'Avergny, c'est urgent, un problème de logistique."

L'intéressé pris la missive et la parcouru d’un air fatigué en grattant sa barbe naissante.

D : "Si c’est pour les stocks de cognac j’ai tout fait parvenir au Bi-Vicomte, il faudra qu’il …… La moyenne va tomber à court de boulet ?! Mais qu’est ce qu’ils en font donc ?!"

Il héla alors un servant d’artillerie proche : "Allez me chercher Latruffe ! Il faut régler ca en vitesse !" puis il marmonna plus bas "Tu verras, responsable logistique c’est sympa qu’il m’avais dit …. J’aurais jamais du rempilé oui ….."
Le major Latruffe, un soldat à la moustache grisonnante et avec un léger embonpoint arriva quelques minutes plus tard, une liasse de papier sous le bras, et se mis au garde à vous.

L : "Mon Colonel, que puis-je pour vous ?"

D : "La Moyenne va tomber à court de boulets, c’est vous l’aide de camps alors dite moi s’il vous plait dans quelle dépôt vous avez mis nos stock et pourquoi ils n’en ont pas reçu"
Latruffe compulse rapidement sa liasse de paperasse et tend un feuillet à son supérieur.

L : "Comme vous le savez nos artilleries ne chôment pas en ce moment et on a placé nos plus gros stock de boulets au dépôt de Plau am See, qui a été perdue un temps puis reprise il y a peu. Les réserves des dépôts auxiliaires ont suffit pendant un temps mais elles sont vides et on doit les regarnir en utilisant nos stocks de Plau am See …. Mais les forces ennemis sont encore trop proches de la ville pour ca mon Colonel ….."

D : "Donc pas moyen d’approvisionner la Moyenne ?"

L : "Non mon Colonel, pas avant que Plau am See ne soit sécurisé."

Danltarin resta pensif quelques instant et un petit sourire se dessina sur ses lèvres.

D : "Hé bien il va falloir improviser ! Faites passer le mot aux Majors Dublair et Piffowsky, je veux qu’ils nous amènent des boulets lors de leurs prochaines incursions dans les positions adverses !"

L : "Mon Colonel !?"

D : "Vous m’avez compris ! Et passez le mot au Colonel du Hont aussi, je suis sur que ca l’amusera ! Une bouteille de whisky à qui en ramènera le plus !"

Il se retourna alors vers l’ordonnance qui était toujours la, assistant à la scène d’un air perplexe.

D : "Vous pouvez dire à D’Avergny qu’il aura ses boulets, on s’en occupe !"
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Michel d'Avergny

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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptySam 20 Déc 2014 - 15:44

Lettre de Michel d'Avergny à Raymond du Mont-Gras

Très cher Raymond,

J'ai une pensée pour toi à chaque campagne, tu le sais, toi qui resteras le meilleur second qu'il m'ait jamais été donné d'avoir, même après qu'un boulet t'a enlevé la jambe droite. Triple hélas, le coup de baïonnette qui a obligé Larrey à t'amputer du bras gauche m'aura bien hélas finalement privé de mon bras droit, toi mon fidèle et dévoué ami.

J'ai toujours peine à t'imaginer, doublement infirme et impotent, régnant sur ton domaine de production de calvados avec la bienveillance sanguinaire dont tu savais faire preuve au sein du régiment. Que cette période me manque. Fort heureusement ton neveu de Crassac fait des merveilles ici, il excelle à faire appliquer une discipline de fer dans la compagnie d'artillerie que je lui ai confiée et mérite plus que largement tes chaleureuses recommandations.

Je préfère ne pas te détailler par le menu les nouvelles idées qu'Hellanger essaie de répandre dans sa compagnie : responsabilisation, libre choix et autres balivernes. Faut-il être diablement sot pour ne pas comprendre que la seule qualité nécessaire à un soldat est l'obéissance et que, si certains sont naturellement - de par leur lignée - destinés à commander, le sort du tout venant est d'exécuter les ordres.

Je me vois contraint de clore cette lettre car quelques régiments anglais nécessitent mon attention et te prie de croire à mon affection fraternelle.

Ton éternel débiteur,

Michel d'Avergny

PS : cela fait bien longtemps que je n'ai plus goûté à ton fabuleux calvados, n'hésite pas à m'en envoyer quelques caisses, mais s'il te plaît évite de passer par la logistique de la Garde, j'ai bien l'impression que le colonel Danltarin verrait ta concurrence d'un mauvais oeil.
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Flavien de Saint-Hilaire
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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptySam 20 Déc 2014 - 22:25

"AÏE ! OUILLE ! AHAA !"
Le Lieutenant Martin reconnu immédiatement cette voix alors qu'il entrait dans le Quartier Général de la Moyenne Garde.
C'était celle du Général Flavien de Saint-Hilaire. Il était là, assis sur une chaise, la chemise baissée, son chirurgien personnel s'affairant derrière lui. L'homme de science posait des ventouses brulantes sur son dos nu. Cette médecine était très bonne pour lutter contre le stress.

"Qu'y a t-il ?", lança le Général à l'adresse de l'aide de camps.

"Lieutenant Martin au rapport ! voici un message urgent du Colonel d'Avergny, Mon Général".

Le Général prit le pli.

Michel d'Avergny a écrit:

DE : Régiment des volontaires d'Avergny

A : Général Flavien de Saint-Hilaire

Transmis copie à Colonel Danltarin, Général de Corps Emilie Neufbourg

URGENT

OBJET : Demande de ravitaillement

  En raison des circonstances actuelles, j'ai dû faire appel à presque la totalité des stocks
de boulets à ma disposition.
Je vous demande de prendre en extrême urgence des dispositions pour ravitailler mon régiment.

Colonel Michel d'Avergny

"Des boulets !", s'exclama Saint-Hilaire
"Mais j'ai déjà donné la plupart de mes boulets. J'en ai donné aux suédois, j'en ai donné à Émilie, je ne vais quand même pas tous les donner !".

Sans hésiter, le Général mit en boule le papier et le jeta dans l'âtre sur lequel chauffait une demi douzaine de ventouses prêtes à l'emploi.

"Emilie et Danltarin sont au courant, que d'Avergny se débrouille avec eux ! et s'il n'en a plus, que ses artilleurs chargent à la baïonnette, ça les changera."
"Transmettez Lieutenant Martin !"

Le Lieutenant Martin avait déjà disparu.

Calmé par les soins qu'il venait de recevoir, Saint-Hilaire se mit à songer. Cette histoire le réjouissait.

"A la dernière réunion d'état-major, Albert Danltarin voulait qu'on se ravitaille directement dans un dépôt tenu par la coalition, rien que ça. Il a aussi essayé de retarder la construction d'un dépôt vital pour la Garde Impérial de peur de perdre un monopole qu'il détenait dans une autre ville plus loin. Le malheureux n'a pas été écouté. Avec ces nouveaux problèmes de ravitaillement en munitions, cet homme va perdre définitivement toute crédibilité."

Ses yeux fermés laissait transparaitre une activité débordante.

"Je n'ai qu'à me présenter à son poste ! du haut de mon BTS assistant de gestion PME-PMI, je prend sa place à la Jeune Garde.
Après quelques manigances, je fais tomber en disgrâce le Général Tarpagnan. Ce sera le plus facile, avec les idées subversives qu'il répand, c'est un fruit mûr prêt à tomber. Et je prend sa place.
Émilie Neufbourg... ses amants, ses enfants, je ne lui donne pas la fin de la prochaine inter-carte pour laisser son poste vacant. Je fais pression avec mes dossiers de mœurs sur les membres de la Garde ou j'achète leurs votes et je prend sa place !
Une fois à l'EMGA, j'adule le génie Polonais et méprise les autres Corps. Je m’attire ainsi les faveurs de Boris. Orchal pourra même me donner un coup de pouce, personne ne croyait en lui avant, il ne pourra pas refuser. Le Maréchal me présente à l'Empereur en personne. Je le séduis et je deviens... je deviens IMPÉRATRICE !"*

Il sombra doucement dans le sommeil, bercé par les images de cet avenir radieux.


*inspiré par la scène d'un film qui me fait marrer depuis des années
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Prince Guizmosky
Maréchal
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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptySam 20 Déc 2014 - 23:27

Rapport étrange d'un survivants français qui revient dans ces lignes après avoir arraché un papier sur un arbre en lisière du front franco- russe, en voici la teneur

Message du Prince GUIZMOSKY aux forces françaises

N'envoyez plus de boulet, forêts de Poméranie farcie de plomb pour 200 ans au moins.

Veuillez attendre que mes artilleurs et officier du génie démine le terrain avant d'avancer , il en va de la vie de vos hommes .

Toute violation de nos forêts durant nos opérations de déminage pourrais nuire a la survies de vos hommes .

On vous ment , les réserves russe n'ont pas de vodka , inutile de continuer au nord , rien que la mort vous attends.

Ceci est notre dernier avertissement ,

cordialement , votre sauveur .
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Emilie Neufbourg

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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyLun 22 Déc 2014 - 18:57

Entre deux chênes majestueux, un hamac s’attachait à soutenir de son mieux le corps assoupi de la générale. Emilie jouissait d’une capacité que nombre de soldats lui enviaient : faire l’abstraction la plus totale de tout bruit relatif à la guerre. Canonnade, fusillade, chair transpercée par une baïonnette (en fait, surtout le cri du soldat propriétaire de cette chair), rien ne pouvait troubler son sommeil. Et c’était fort heureux car la forêt résonnait de tous ces bruits.

Un jeune lieutenant, conscient qu’il allait troubler cet idyllique tableau et que la générale risquait de passer sa mauvaise humeur sur lui, maudissait le sort qui lui avait fait réceptionner cette missive du général de Saint Hilaire. Non pas que travailler pour elle soit difficile, elle avait finalement assez peu de desiderata, mais réveiller la dame en pleine sieste était toujours un risque qu’il rechignait à courir. Experte en lancer de baïonnette et en défense de hamac, la Neufbourg représentait un danger pour tout homme s’approchant de sa couche sans y avoir été préalablement invité (les autres étant très chaleureusement reçus).

- Général ? (Le léger tremblement dans la voix trahissait une réelle anxiété) Général ??
Un grognement lui fit comprendre qu’il avait atteint son but et que la général était réveillée. Le livre de compte de la Garde percutant de plein fouet sa tempe confirma le fait. Etourdi, la première idée qui lui traversa l’esprit fut de fuir. Il se rappela fort heureusement qu’on ne tournait pas le dos au diable et encore moins à sa diablesse.
- Général, une missive urgente est arrivée pour vous. De la part du général De Saint Hilaire.
- Urgente à quel point ?
- Assez pour vous réveiller ? tenta le jeune homme.  Il tendit la missive à une Neufbourg toujours aussi maussade.

La général parcouru rapidement le mot et reconnu immédiatement l’écriture du bicomte qu’elle surnommait non sans une certaine affection ironique « ma petite fouine ambitieuse».

- Des boulets ? Il manque de boulets ? Mais qu’est-ce qu’il me chante lui encore ? A chaque bataille, il s’accroche à mes jambes pour avoir un dépôt rien que pour lui, je lui construis et il n’est pas fichu de se trouver un approvisionnement en boulets ?
- Il semble, madame, que le colonel d’Avergny soit un grand consommateur de fonte.
- Et avec ça, il vide mes comptes… Les nobles n’ont aucun sens commun, c’est connu.

Après un rapide temps de réflexion, Emilie Neufbourg se décida :

- Que les troupes d’infanterie légère parcoure la forêt et nous récupère un maximum de boulets, même abimés. Je suis certaine qu’Albert nous trouvera une forge pour en mouler de nouveaux. En attendant, nous allons emprunter quelques boulets à nos compagnons de la Valmy. Je sais de sources sûres qu’ils ont reçu un chargement complet de ces maudits tas de fonte.
- Quel quantité souhaitez vous « emprunter », général ?
- Tous… Et… En toute discrétion lieutenant…
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suchet




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MessageSujet: Re: Poméranie en bloc   Poméranie en bloc EmptyMar 23 Déc 2014 - 0:21

- Colonel , pourquoi m'envoyer à l'orée du bois avec votre chapeau  et votre manteau ?

Tout en refermant sa longue vue le colonel Suchet était de sombre humeur et cela depuis de nombreuse semaines , à gauche du russe , en face du russe et à droite du russe , et ce n'était pas prêt de changer !

- Pour rien mon petit , pour rien !
Pas très futé ce nouvelle-aide de camp , encore un imbécile qui a dur lire la presse racoleuse de LA VALMY sur les faits de gloire et tout le tralala , si seulement il pouvait lire une presse sérieuse , d'investigation et totalement neutre comme PEEPS il saurait qu'on ne devient pas colonel à la vieille garde en prenant des risques , regarder les mouvement ennemis à la longue vue ,  avec tout ces russes à cran et prêt à tirer sur tout ce qui bouge , autant mener une charge à la tête de ses bataillons pendant qu'on y est....

- Allé Jean on rentre au campement , mon uniforme te vas très bien , tu seras un jour colonel et surement plus si tu suis mes conseils , avant d'être colonel il faut apprendre à marcher et à porter des vêtements de colonel , on remettra ça demain  ! Dit Suchet d'une voix remplit de miel !

En route pour le campement ils tombèrent sur un étrange convois mené par les hommes de la générale .

- Halte soldat , que faites-vous là ?

- Mes respects mon colonel ! Nous avons ordre d'aller discrètement dans le camps de la division Valmy et subtilisé tout leurs stocks de boulet

N'en pouvant plus Suchet entra dans une rage noire

- QUOIIIIIII ? Mais cette garce est complètement folle , mais elle veut notre mort à tous ou quoi ?

Depuis des semaines  le colonel travaillait en sous-main pour faire venir la Valmy au côté de la Vieille garde  , il n'en pouvait plus de la Jeune remplit de fou furieux qui lance des assauts à tout bout de champs et qui exhortait ses vieux grognard à les suivre dans leurs marche suicidaire ! C'est sur du panache ils en ont , ils mériteraient bien de rejoindre la Vieille garde , la Vieille garde de Saint-Pierre oui !

Maintenant que la Valmy était là , il pensait leurs refilé tout le boulot et ce reposer un peu , mais ce raid allait réduire son plan à néant ! Comment faire avec une folle à leur tête ? Déjà à sa nomination en remplacement d'Orchal , Suchet avait sentit le vent tourné , elle avait imposé une nouvelle recrue chez les vieux , remplit de rêve de gloire , il allait falloir du temps pour le calmer , mais non satisfait  de ce coup là , elle continua en faisant les yeux doux à l 'EMGA pour demander une affectation risqué pour la garde........ Orchal , Orchal , lui savait prendre soin de ses vieux , surveiller une rivière avec pour seul activité  du tir sur sapeur , ça c'est de l'affectation pour un vieux grognard !

- N'allez pas plus loin , je vous l'interdit ! Prenez mes stocks de boulet qui traîne aux alentours et foutez moi le camps d'içi ! ( il s'apprétait à partir quand une dernière idée lui vient) 100 napoléons d'or à celui qui fait tomber un boulet sur les pieds de Neufbourg.

le colonel continua son chemin quand un Jean tout haletant le rattrapa

- Mais colonel , tout ces boulets sont russes , et vous savez bien qu'ils sont de mauvaise qualité et endommage nos fûts de canons et nous de....

- La ferme imbécile , tu ne comprends décidément rien à rien !

Avec un peu de chance quand ses camarades ce rendraient compte de la supercherie , il sera trop tard et tout leurs canons endommagés .....et du coup sans canons obligé de décrocher et de ce replier loin du front . Finalement la journée s'annonçait plutôt bonne.......
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