Ulm, quelques jours avant le début des hostilités
Andreas Hoherhut tournait comme un lion en cage dans son appartement. Sur son bureau se trouvait une feuille blanche, à côté d'une plume. Le tyrolien ne savait que faire, la guerre avait été annoncée comme étant imminente et les armées avaient été rassemblées en face de la vallée du Rhin, là où la Grande Armée avait été annoncée.
Cependant, il se retrouvait à la tête du régiment suite au départ d'Andreas Hofer pour le Tyrol, les blessures de ce dernier et la défaite subie au Piémont l'avaient poussé à rejoindre sa province pour y défendre les siens contre l'empereur. Une armée conduite par le maréchal Lefevbre y avait été annoncée.
Le commandement avait été confié à Andreas Hoherhut, coïncidence ou effet recherché? Les deux hommes se ressemblaient comme deux frères (qu'ils n'étaient absolument pas, l'un venant du tyrol du nord et l'autre du Sud).
Il lui avait fallu recruter d'autres soldats dans les régions traversées ainsi que de nommer de nouveaux officiers commandants des bataillons du régiment.
Le premier qu'il eu à nommer fut le médecin-major, la tâche lui fut aisée car il reflétait une personnalité presque similaire à celle de l'ancien major Joachim Haspinger, retourné dans son monastère à la demande de ses supérieurs, bien que plus doux. Il s'agit de Bernhard Abtei, moine bénédictin de son état. Il avait suivi Hofer et le régiment des volontaires du Tyrol depuis les débuts et avait prodigué les soins aux blessés ainsi que les derniers sacrements pour ceux dont on ne pouvait plus rien.
Le second fut l'un des meilleurs amis d'Andreas Hoherhut, ce dernier avait hésité de le nommer à ce poste en raison d'une mauvaise blessure qu'il avait reçue au Piemont, devant le Tincino, et qui l'avait laissé boiteux. Cependant, son flair et sa pugnacité pour effectuer son travail même sous le feu de l'ennemi furent les éléments qui poussèrent Andreas à nommer Sebastian Blumenschnee à la tête des sapeurs du régiment.
Enfin ce fut le tour de Wolfang Luchsaugen, tyrolien connaissant presque tout de la nature et doté d'une vision hors du commun, d'être nommé à la tête des Jägers du régiments et de Josef von Bergsteigen, noble du Tyrol à la stature impressionnante, de prendre le commandement des Genadiers tyroliens.
Mais Andreas ne savait qu'écrire à sa femme, son fils et ses trois filles qui allaient voir revenir Andreas Hofer mais non lui.
Le temps avançant, il se décida alors à s'asseoir en face de la feuille et commença à écrire.